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Bíblia SACC

Ezequiel 1

Numérisation Yves PETRAKIAN Avril 2007 – France

ARGUMENT. – Ézéchiel, fils de Buzi, de la race sacerdotale, fut emmené à Babylone par Nabuchodonosor, avec Joachim, surnommé Jéchonias, roi de Juda, ainsi que plusieurs autres personnes de la cour de ce prince ; et la cinquième année de cette captivité il commença ses prophéties, dont il a eu soin de nous marquer les différentes dates, ce qui peut servir à leur donner l’ordre et le rang qu’elles n’ont pas dans les exemplaires que nous en avons. Il rapporte lui-même qu’il a prophétisé les cinquième, sixième, septième, neuvième, dixième, onzième, vingt-cinquième et vingt-septième années de sa captivité, c’est-à-dire pendant l’espace de vingt-deux années, ou environ, depuis l’an du monde 3409 jusqu’en l’année 3435 Ainsi les onze premières années de ses prophéties conviennent avec les onze dernières de Jérémie; c’est pourquoi ses prédictions touchant la ruine de Jérusalem et du temple, et l’entière captivité du peuple juif, contiennent à peu près les mêmes choses, et servirent à confirmer la vérité de ce que Jérémie avoit prédit, et à confondre les libertins qui s’en railloient. Dieu appela Ézéchiel à ce saint ministère par une mission toute particuhère (voyez chap. II et III), et par des visions extraordinaires ; car, comme il étoit assis près du fleuve de Chobar, Dieu lui représenta, sous des symboles effrayants de sa colère, les fléaux dont il vouloit punir les désordres de son peuple, et ensuite ceux dont il vouloit accabler les nations barbares qui avoient servi à sa juste vengeance. C’est ce que ce prophète décrit d’un style vif, figuré sous des expressions fortes, sous des similitudes, des emblèmes et des hiéroglyphes propres à inspirer aux Juifs de la terreur et de la crainte, et à en cacher les mystères aux Babyloniens, ce qui a fait dire aux Juifs mêmes que ce prophète est obscur et difficile à entendre; c’est pourquoi ils prétendoient qu’il n’étoit pas permïs de hre ce prophète avant l’âge de trente ans, ce qu’ils disoient surtout à l’égard du premier chapitre, au rapport d’Origène et de saint Jérôme; mais si d’un côté le prophète effrayoit et menaçoit les Juifs rebelles, il consoloit le petit nombre des fidèles d’entre eux par l’espérance qu’il leur donnoit, non-seulement d’une délivrance prochaine sous le règne de Cyrus, mais d’une déhvrance entière, parfaite et permanente, par l’avènement de Jésus-Christ.

Quelques traditions juives rapportent que ce saint prophète étoit du territoire de Saréra; et qu’ayant reproché aux Juifs captifs à Babylone leur idolâtrie, il fut tué par un de leurs chefs ; et qu’il fut enterré dans un champ nommé Maur, dans le même lieu où étaient les tombeaux de Sem et d’Arphaxad ; mais ces faits ne sont point appuyés sur des témoignages bien certains.

Saint Jérôme prétend que le style de ce prophète tient le milieu entre la vulgarité et la noblesse; cependant on ne peut guère être plus sublime qu’il l’est dans ses comparaisons, dans ses similitudes, et dans ses descriptions figurées. Il est vrai qu’il y a des répétitions fréquentes, et qu’il y a quelques endroits qu’on doit lire avec quelque sorte de précaution, comme le chap. XVI et le chap. XXIII ; mais il n’y a rien de plus beau que l’énumération qu’il fait des devoirs du juste, au chap. XVIII, ni rien de plus vif que les réprimandes qu’il adresse aux mauvais pasteurs, aux Juifs infidèles et corrompus, pour les obliger à se convertir au Seigneur, et à quitter le culte abominable des idoles.

Pour lire ce prophète en gardant, autant qu’on le peut conjecturer, l’ordre des temps, on doit lire depuis le premier chapitre jusques et y compris le vingt-quatrième, après lequel il faut lire les chapitres XXVIII XXIX, le XXVI, le XXVII, le XXX et le XXXI, puis reprendre le chapitre XXV, le XXXII, et le reste de suite jusqu’à la fin.

CHAPITRE I

Première vision d’Ézéchiel. Au milieu d’un nuage enflammé paroissent quatre animaux; près d’eux quatre roues ; au-dessus d’eux un firmament sur lequel est un trône, et un homme assis sur ce trône et tout environné d’éclat.

1 En la trentième année, le cinquième jour du quatrième mois, lorsque j'étois au milieu des captifs près du fleuve de Chobar, les cieux furent ouverts, et j'eus des visions de Dieu.

2 Le cinquième jour du mois, dans l'année qui fut la cinquième depuis que le roi Joachim fut transporté à Babylone,

3 Le Seigneur adressa sa parole à Ézéchiel, prêtre, fils de Buzi, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve de Chobar ; et étant dans ce lieu, la main du Seigneur agit sur lui.

4 Voici la vision qui me fut présentée : un tourbillon de vent venoit du côté de l'aquilon. et une grosse nuée et un feu qui l'environnoit, et une lumière qui éclatoit tout à l'entour ; et au milieu, c'est-à-dire au milieu du feu, il y avoit une espèce de métal très-brillant;

5 Et au milieu de ce même feu la ressemblance de quatre animaux ; et leur aspect offroit la ressemblance d'un homme.

6 Chacun d'eux avoit quatre faces et quatre ailes.

7 Leurs pieds étoient droits, la plante de leurs pieds étoit comme la plante du pied d'un veau; et il sortoit d'eux des étincelles, comme de l'airain le plus luisant.

8 Des mains d'homme étoient sous leurs ailes, aux quatre côtés; et ils avoient chacun quatre faces et quatre ailes.

9 Les ailes de l'un étoient jointes aux ailes de l'autre ; ils ne retournoient point lorsqu'ils marchoient, mais chacun d'eux alloit devant soi.

10 Quant à la forme de leur visage, ils avoient tous quatre une face d'homme; tous quatre, à droite, une facè de lion ; tous quatre, à gauche, une face de boeuf ; et tous quatre, au-dessus, une face d'aigle.

11 Leurs faces et leurs ailes s'étendoient en haut; ils se tenoient l'un l'autre par deux de leurs ailes, ils couvroient leur corps avec les deux autres.

12 Chacun d'eux marchoit devant soi ; ils alloient où les emportoit l'impétuosité de l'esprit, et ils ne retournoient point lorsqu'ils marchoient.

13 Et les animaux paroissoient, à les voir, comme des charbons de feu brûlants, et comme des lampes ardentes : on voyoit courir au milieu des animaux des flammes de feu, et des éclairs qui sortoient du feu.

14 Et les animaux alloient et revenoient, comme des éclairs qui brillent.

15 Lorsque je regardois ces animaux, je vis paroître près d'eux une roue qui étoit sur la terre, et qui avoit quatre faces.

16 A voir les roues et la manièredont elles étoient faites, elles paroissoient semblables à l'eau de la mer ; elles se ressembloient toutes quatre; et elles paroissoient, dans leur forme et leur mouvement, comme si une roue étoit au milieu d'une autre roue.

17 Leurs quatre parties alloient toutes en même temps, et elles ne retournoient point lorsqu'elles marchoient.

18 Les roues avoient aussi une étendue, une hauteur, une forme qui étoit horrible à voir ; et tout le corps des quatre roues étoit plein d'yeux tout à l'entour.

19 Lorsque les animaux marchoient, les roues marchoient aussi auprès d'eux ; et lorsque les animaux s'élevoient de terre, les roues s'élevoient aussi.

20 Partout où alloit l'esprit, et où l'esprit s'élevoit, les roues s'élevoient aussi et le suivoient, parce que l'esprit de vie étoit dans les roues.

21 Lorsque les animaux alloient, les roues alloient aussi ; lorsqu'ils demeuroient, elles demeuroient ; lorsqu'ils s'élevoient de terre, elles s'élevoient aussi avec eux et les suivoient, parce que l'esprit de vie étoit dans les roues.

22 Au-dessus de la tête des animaux on voyait un firmament, qui paroissoit comme un cristai étincelant et terrible à voir, étendu an-dessus de leurs têtes.

23 Sous ce firmament ils tenoient droites leurs ailes, les unes vis-à-vis celles de l'autre; l'un couvroit son corps de deux de ses ailes, et l'autre le couvroit de même.

24 Et j'entendois le bruit de leurs ailes, comme le bruit des grandes eaux, et comme la voix de Dieu au haut du ciel : ils faisoient un bruit, lorsqu'ils marchoient, comme le bruit d'une grande multitude, et comme le bruit de toute une armée ; et quand ils s'arrêtoient, ils baissoient leurs ailes;

25 Car quand ils entendoient retentir la voix du firmament qui étoit au-dessus de leurs têtes, ils s'arrêtoient et baissoient leurs ailes.

26 Et dans ce firmament, qui étoit au-dessus de leurs têtes, on voyoit comme un trône qui ressembloit ausaphir; et il paroissoit comme un homme assis sur ce trône.

27 Et je vis comme un métai très-brillant et semblable au feu, au dedans et autour de lui ; depuis les reins jusqu'en haut, et des reins jusqu'en bas, je vis comme un feu qui jetoit sa lumière tout à l'entour.

28 Et comme l'arc qui paroît dans une nuée en un jour de pluie : tel étoit l'aspect de la lumière qui brilloit tout à l'entour.

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